Je lis, dans le journal israélien « Haaretz » daté du 5 mai 2014 : « Lors de sa dernière intervention publique en qualité de Président de l’Etat d’Israël, le 3 mai dernier, Shimon Péres a appelé les Israéliens à « être fiers, mais jamais satisfaits », et à faire la paix avec leurs voisins.
Je crois pouvoir dire que cette déclaration reflète l’opinion d’une large majorité d’Israéliens, même si elle ne coïncide pas avec les déclarations récentes de Benjamin Nathaniaou, chef du gouvernement israélien.
Grâce à internet, le journal « Haaretz » , de Jérusalem, est devenu ma lecture quotidienne, au même titre que « Le Monde » et « Nice-Matin ». Je dois dire que ce journal est d’une étonnante objectivité dans le compte-rendu des évènements qui se déroulent dans son propre pays. Et c’est, soit dit au passage, tout à l’honneur d’Israël.
Le mot « Haaretz » signifie « La terre », en hébreu.
Il est permis de penser que ce titre exprime l’amour de ceux qui vivent autour de Jérusalem pour le sol qui les porte.
Pour ce qui est des Vençoises et des Vençois, nous aimons, nous aussi, le sol qui nous porte. Et nous savons bien que ce qui se passe dans le monde – et notamment à Jérusalem – nous concerne, nous aussi, pour le meilleur comme pour le pire.
Mais, cela dit, est-ce que chacun de nous, à Vence, a le moindre pouvoir en ce qui concerne le devenir de notre planète?
La réponse à cette question n’est pas évidente.
Les Vençois ont un maire à qui ils peuvent demander des comptes sur la gestion de leur commune. Mais où est le décisionnaire en charge des affaires du monde, à qui ils pourraient s’adresser pour lui donner des instructions, et, éventuellement, lui demander des explications?
Certes, on pourrait considérer que ce décisionnaire existe, du moins sur le papier, en la personne de l’ Organisation des Nations Unies, créée en 1945. Mais force est de constater que l’ O N U est, pour le moins, guère efficace, aujourd’hui, face aux menaces qui pèsent sur le monde, et notamment sur Jérusalem.
Quant aux nombreuses nations qui composent ce monde – dont la France – elles semblent encore loin, elles aussi, de trouver une réponse valable aux divers dangers qui le menacent.
Comme suite à ce triste constat, faut-il nous résigner au rôle de spectateurs impuissants ?
N’avons-nous rien à faire pour conjurer les menaces qui pèsent sur notre monde?
Ces menaces, nous ne pouvons pas ne pas les voir. Et nous pourrions peut-être faire quelque chose pour les conjurer.
Pour ce qui est de « voir », on est largement servi. La presse écrite, la radio, la télévision, les réseaux internet, nous mettent en contact avec ce qui se passe sur notre planète.
Pour ce qui est de « faire » , j’ose penser que chaque homme a peut-être une réponse à sa portée.
En effet, chacun de nous, par la force des choses, a reçu un enseignement de sa vie : puisqu’il a su, en général, assurer son existence et répondre aux besoins de sa famille. ll lui appartient alors de mettre cet enseignement au service de la paix dans le monde. « Vaste programme ! », me dira -t- on… Certes, mais il est permis de rêver. Et j’oserai même dire qu’il est indispensable, pour vivre, de rêver.
Rêvons donc!
A chaque être humain, qu’il soit maçon ou avocate , pêcheur de baleines ou policière municipale, chanteuse de charme ou vigneron, chômeur ou intermittent du spectacle, la vie a appris quelque chose. Quelque chose qu’il peut – ou qu’elle peut – éventuellement, mettre au service de la paix . Et l’on aura, peut-être, ainsi, l’occasion de découvrir tout ce qu’il y a d’enrichissant dans une telle action.
Pour ma part, je me suis trouvé interpellé, il y a quelque temps, par un triste évènement survenu près de Jérusalem : une fusillade entraînant la mort d’un enfant palestinien. Et cet évènement m’a mis, tout d’un coup, au cœur du conflit qui pèse sur la terre de Jérusalem. J’ai alors tenté d’étudier , autant que possible, les éléments de ce conflit. Je ne prétends pas lui avoir trouvé une solution. Mais je crois pouvoir apporter des témoignages, et des observations, qui sont susceptibles de servir la mise en œuvre d’une solution. Voilà, en tout cas, ce que j’ai tenté de « faire ». (1)
Je pense qu’autour de moi, à Vence comme ailleurs, pas mal de gens regardent ce qui se passe dans le monde. Et peut-être ont-ils envie, eux aussi, de tenter quelque chose qui puisse – si peu que ce soit – influer sur le cours des évènements…
Et je poursuis mon rêve : pourquoi notre petite ville de Vence ne deviendrait-elle pas un lieu d’observation, et un lieu de proposition ?
Nombreux, et très divers, sont les métiers qui s’ exercent dans ce décor discret et chaleureux qui est le nôtre. Nombreux sont ceux qui ont vécu, à Vence, de grandes ou de petites aventures.
Notre petite ville est bien, semble-t-il, capable d’être un lieu où peuvent se conjuguer le « voir » et le « faire ».
En réalité, Vence est d’ores et déjà ce lieu. Et c’est pour ça que nous l’aimons.
Pierre Marchou
(1) On peut désormais prendre connaissance de ce travail en utilisant un appareil Apple (iPad, iPhone, ordinateur Mac). Il figure, en la forme d’un « e-book », sur « iTunes Store« , sous le titre : « Est-ce que Vence et Jérusalem ont quelque chose à se dire ? ».
On peut aussi lire ce même document sur un ordinateur de toute marque, en se connectant, sur internet, à mon site : « 06demain.fr« .