Une réponse possible – parmi d’autres – à un horrible assassinat.

Posted on 4 Sep 2014 | 2 comments


 

J’ai été littéralement terrassé par le document vidéo que l’on vient  de recevoir sur internet, mardi  2 septembre 2014,  montrant  l’ horrible assassinat du journaliste américain Steven Sotlov par les terroristes de l’ « Etat Islamique ».

Aujourd’hui, pour tenter de vivre, j’éprouve le besoin d’évoquer un autre drame.

Il ne s’agit pas d’une épouvantable exécution perpétrée par un bourreau, comme celle dont je viens de parler. Il  s’agit d’un drame dont personne ne parle, mais qui constitue , lui aussi, une terrible menace pour la vie de notre monde.

Rappelons les faits.

Le 29 novembre 1947, l’ONU  décidait le partage de la Palestine en y créant un état pour les Juifs et un état pour les Arabes de ce même pays.  En 1948, les Juifs prenaient, avec David  Ben Gourion,  l’initiative de créer l’Etat d’Israël. La même année, les Etats arabes voisins d’Israël déclenchaient une guerre qui visait clairement sa disparition. Cette guerre a chassé environ 700 000 palestiniens de leur terre et s’est terminée par la défaite des armées arabes et par un cessez-le-feu imposé par l’ONU.

Les réfugiés palestiniens ont été pris en charge par l’ONU qui a créé, pour ce faire, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (en anglais : UNRWA – United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East). Selon cet organisme, un « réfugié de Palestine » est une personne dont le lieu de résidence habituel était la Palestine entre juin 1946 et mai 1948 et qui a perdu à la fois son domicile et ses moyens de subsistance en raison du conflit israélo-arabe de 1948.

Pour  l’UNRWA la définition de « réfugié » couvre également les descendants des Palestiniens qui sont devenus des réfugiés en 1948. Le nombre de ces réfugiés est passé de 700 000 en 1950 à plus de 4,8 millions en 2005 et continue d’ augmenter du fait de l’accroissement naturel de cette population.

C’est ainsi que des millions de personnes vivent aujourd’hui sous la tente, dans des camps qui se trouvent au Liban, en Syrie, en Jordanie, , dans la bande de Gaza, et ailleurs… Elles sont, dans une grande majorité, sans ressources propres, et dépendent des secours que l’URWA leur apporte.

Et il faudra bien que la communauté internationale prenne conscience de ce drame humain. Il faudra qu’elle comprenne que la réinstallation des réfugiés palestiniens dans un cadre acceptable est le prix à payer pour assurer durablement la paix au proche orient, et donc dans le monde entier.

Et ce prix est largement au-dessus des moyens financiers du pays d’origine de ces réfugié, à savoir Israël, comme il est aussi au-dessus des moyens du pays qui est susceptible de les accueillir : le futur Etat Palestinien , dans les frontières définies en 1967, lors de la paix qui fut alors négociée par Israël et ses voisins.

Cet accueil peut voir le jour, grâce à des investissements importants, susceptibles de développer l’agriculture, l’activité économique et le logement du nouveau pays. Et il est clair que seule la communauté internationale, représentée par l’O N U, a  la possibilité de réunir les fonds nécessaires pour cette grande opération.

Certes, il s’agit là d’un effort financier considérable. Mais il faut oser le dire : il n’y a pas forcément contradiction entre un projet ambitieux et le financement que sa réalisation exige. L’argent et le rêve peuvent faire, pourquoi pas, bon ménage, quand la vie de notre monde est en jeu.
Voir que des millions d’exilés palestiniens ont besoin d’une terre qui les accueille, et demander que le monde finance cet accueil? Oui, la faculté de « voir » appelle  » le besoin de créer ». Et le « besoin de créer » nourrit la « force de faire ».

Et je crois pouvoir soutenir que cette « force de faire » , à savoir  une mobilisation du monde pour financer l’accueil des réfugiés palestiniens sur la terre susceptible de les accueillir,  est l’une des réponses possibles  – même si elle n’est pas la seule, bien sûr –  à l’ horrible assassinat de Steven Sotlov , auquel notre monde vient d’assister.

 

Pierre Marchou

 

2 Comments

  1. Bonjour Pierre;
    Je m’associe pleinement à toi en disant que l’assassinat de Steven Sotlov est une atrocité. l’islam est innocent des ses actes de barbarie qui ne représentent que leurs exécuteurs…. Mais, je ne vois pas de rapport entre ce crime et la résistance d’un palestinien privé du minimum pour mener une d’une vie digne… Ces gens défendent tout simplement leur droit d’exister contre le pays le plus armé dans le moyen orient.
    Il ne faut pas assimiler un criminel à un résistant…

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    • Bonjour Abdessami,
      En évoquant les camps de réfugiés palestiniens, et la nécessité de voir le monde financer leur retour dans un Etat Palestinien, je ne vois pas en quoi j’assimilerais « un criminel à un résistant ».
      Je retiens cependant de ton commentaire que nous sommes d’accord pour considérer que l’assassinat de Steven Sostlov est une atrocité.
      Je te propose de laisser nos religions respectives à l’abri de cet évènement.
      En moi, cet assassinat a provoqué le besoin d’aller de l’avant à la recherche de la paix, dont Jérusalem est peut-être la capitale, si je me réfère à ce que signifie le nom de cette Ville.

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