Samedi 19 juillet
Je viens de visiter, en présence de l’artiste, l’exposition de peintures de Tereza Hiszpanska à la « Salle voutée » du Château-Mairie de Tourrettes- sur-Loup.
Un des tableaux représente une femme, peinte de dos, en plan américain, qui se détache sur un espace que l’on devine très grand. Pour moi, cette femme regarde le monde. Plusieurs autres tableaux représentent aussi un personnage féminin – à mes yeux du moins – mais qui est, cette fois, montré de face. Clairement, le personnage regarde ce qui se trouve devant lui. Ce qui se trouve devant lui, c’est aussi le monde. Et, faisant partie du monde, il y a, bien sûr, celui qui est en train de regarder le tableau, c’est à dire : moi-même.
Je dois dire que, depuis quelque temps, je regarde, autour de moi, en me disant que ce monde que je vois, oui, j’en fais partie! En ce sens que je suis de la même matière, du même tissu et – j’ai envie de dire – de la même essence que lui.
J’ai demandé à Tereza ce que disent les personnages que je viens de rencontrer dans les très beaux tableaux qu’elle a peints. Avec un petit sourire modeste, elle me répond : « à toi d’imaginer! »
Oui, avec sa permission, j’imagine.
Les peaux et les vêtements luxurieux des personnages qu’elle a créés me donnent envie de les croire, lorsqu’ils me disent que le monde est beau, que le monde est redoutable, et que j’en fait partie. Je ne peux donc que l’aimer, ce monde, avec ce qu’il me propose : un alliage difficile de ce qui est beau avec ce qui est dangereux.
Tereza Hiszpanska donne à son travail la dimension du grand art. Celle de donner à celui qui regarde sa peinture l’occasion de vivre une expérience personnelle, troublante, et enrichissante.
Pierre Marchou
Tereza Hiszpanska est joignable sur internet à l’adresse : « wanda hiszpanska ».