Je me pose cette question au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle qui retient comme candidats au second tour : Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Durant la campagne électorale, j’ai milité, sobrement, avec plusieurs articles publiés sur mon blog, en faveur de François Fillon.
J’ai voté pour lui, au premier tour du scrutin.
Et je suis triste de me trouver ce matin face à ce dilemme : choisir, au second tour, entre le projet du Front National, suicidaire à mes yeux, et la poursuite, avec Manuel Macron, d’une sorte de « hollandisme » plus ou moins tristement rénové.
Et voilà que je ne peux esquiver la question de savoir si je suis, d’une façon ou d’une autre, responsable de cette malheureuse situation.
Qu’ai-je fait, ou que n’ai-je pas fait, pour que je me voie aujourd’hui invité à choisir entre, d’un coté, la négation de la démocratie et , de l’autre, sa caricature?
J’observe qu’à Vence, François Fillon a recueilli 3 131 voix, contre 2 483 à Marine Le Pen et 2 281 à Emmanuel Macron. A priori, le peu que j’ai fait à Vence n’a pas mal fonctionné.
Dans les Alpes-Maritimes, Fillion a recueilli 161 040 voix, contre 163 140 voix à Marine Le Pen et 111 944 voix à Emmanuel Macron. Sans exagérer l’importance de mon travail politique dans notre département, je n’ai rien non plus à me reprocher.
En France : 24,4 % des voix à Emmanuel Macron, 22,3 % à Marine Le Pen, 19,7 % à Fillon. Là, je dois peut-être m’interroger sur ce que j’ai fait, ou pas fait, pour que se produise ce résultat.
Ce que j’ai fait : militer – discrètement, il est vrai – pour François Fillon.
Ce que je n’ai pas fait : manifester, de toutes les façons possibles, ce que je pense de la dangerosité du F N, et du risque que fait courir à notre démocratie le « hollandisme » ré-incarné par Emmanuel Macron.
Aujourd’hui, que me reste-t-il à faire?
Premièrement, même si ce n’est pas drôle, voter au second tour pour Emmanuel Macron.
Deuxièmement : à l’occasion des prochaines élections législatives, mettre toutes mes modestes forces au service des démocrates républicains qui doivent être en mesure de contrôler, dans le cadre de la prochaine Assemblée Nationale, le bon fonctionnement de notre République.
Pierre Marchou