« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »
Martin Luther King
Quand on me demande comment j’ai vécu ces terribles nouvelles concernant le massacre de Charlie Hebdo et celui de la supérette kascher à Paris, je réponds que je suis, comme tout le monde, consterné, abasourdi.
Mais je ne peux m’empêcher, aussi, de m’interroger sur ce qui a motivé ces horreurs dans la tête de ceux qui les ont commises.
Et au niveau de cette question que je me pose : « pourquoi ont-ils fait ça ?« , je me sens, je l’avoue, un peu seul en ce moment.
Il est vrai que la réponse à cette question n’est pas facile.
Qu’est-ce qui a amené trois hommes à de tels crimes ?
Il est difficile d’attribuer la cause de ces actes à une jeunesse douloureusement vécue, à un parcours de délinquants, ou encore à un endoctrinement habile. Non, ces hommes ont certes connu des difficultés, mais on ne peut trouver, dans les circonstances qui viennent d’être évoquées, le « facteur déclenchant » des meurtres dont ils sont pourtant responsables.
Etaient-ils des êtres déséquilibrés sur le plan physique ou psychique ? C’est peu probable.
Alors, où trouver le « pourquoi » des massacres qu’ils ont commis ?
La réponse est, peut-être, à notre portée. Cherchons ensemble.
Ces gens qui choisissent de tuer des hommes et des femmes parce que leur futures victimes sont caricaturistes, policiers, ou Juifs, ces tueurs qui font ce choix savent qu’ils vont mourir, eux aussi. Ils vont tuer les caricaturistes parce que ces caricaturistes ont insulté (prétendent-ils à tort ou à raison) le Prophète; ils vont tuer des policiers pour venger des « frères » qui ont eu à souffrir des prétendus mauvais traitements de la police; ils vont tuer des Juifs, parce qu’ils sont Juifs… En même temps, ils savent que leur propre mort va suivre. Ils vont se mettre dans une situation qui amènera, tôt ou tard, leur mort, après celle de leurs victimes.
Cela, bien sûr, ne justifie en rien leur crime. Mais il en explique peut-être la motivation : tuer d’autres gens, et se tuer, en même temps, eux-mêmes.
Et pour en revenir aux terroristes qui font l’objet de notre réflexion, on peut penser qu’une décision d’aller vers leur propre mort est peut-être à l’origine de leur action pour provoquer la mort de leurs victimes. Peut-être ont-ils voulu se donner la mort à eux-mêmes, en même temps qu’ils la donnaient à d’autres.
Voilà où j’en suis de ma réflexion.
Certes, une action déterminée contre le terrorisme est indispensable, aujourd’hui plus que jamais, pour la survie de notre société démocratique.
Mais cette survie demande également, à mon sens, que notre Société inspire à chacun de ceux qui la composent l’espoir d’y trouver une place qui lui offre la possibilité de vivre dignement.
Voilà ce qui peut nous motiver : travailler pour que notre Société inspire de l’espoir.
Le désespoir est un risque que nous devons accepter. Mais le meilleur moyen d’y échapper, c’est de travailler, chacun à notre place, pour que, en nous, et autour de nous, l’espoir soit possible.
On peut donc souhaiter que des actions soient envisagées pour que notre Société inspire de l’espoir à tous ceux, dont je suis, qui ont besoin d’espoir pour vivre.
Pierre Marchou
15 janvier 2015
Bonjour,
Très bonne approche du ou des deux problèmes essentiels qui motivent certainement tout cela:
– concernant Charlie Hebdo, je pense que la liberté d’expression est capitale, mais qu’il faut faire attention à ne pas choquer violemment gratuitement quand on touche à un domaine de la plus profonde croyance des hommes, du plus profond de leur coeur et de leur esprit. Celui qui ignore volontairement cela prend des risques. Ceux qui les ont pris les ont certainement sous-estimés.
– concernant la supérette Kascher, il y a un gros problème entre Israêl et les Palestiniens dont la solution n’avance pas vraiment. Israêl colonise toujours davantage des territoires de Palestine sans que beaucoup de pays ne s’en émeuvent ni ne cherchent à faire de fortes pressions pour trouver des solutions. A notre époque, la colonisation n’est plus normalement dans l’air du temps, mais Israêl s’en moque et va à contre-courant des temps actuels. Il prend un gros risque lui aussi et fait semblant de l’ignorer ou même mieux dans certaines occasions tombe dans un excès en prétendant se défendre. Il y a pourtant des israéliens qui le comprennent, mais ils sont apparemment minoritaires chez eux. Tant que des solutions sérieuses n’apparaîtront pas, les risques seront là.
16 janvier 2015
je pense personnellement que c’est beaucoup plus profond que ça que tout menace depuis des années et des années
les tours de New York en sont la preuve aussi et partout dans le monde il y a cette défense d’un dieu qui n’est qu’un prétexte
moi aussi j’ai beaucoup d’espoir mais sincèrement j’ai peur pour les enfants
Pas bien faire il faudrait revenir Au respect de l’autre à l’amour de l’autre
Que mon voisin soit blanc, noir ou rouge qu’il soit ce qu’il veut j’en ai rien à faire s’il me respecte comme je le respecte
L’ignorance la bétise…. Etc…
Bisous Pierre et Anne
19 janvier 2015
Oui, nous nous interrogeons tous pour comprendre les motivations de ces personnes qui, de sang-froid, tuent : des journalistes, des policiers, des musulmans, les gens de couleur, et bien entendu, comme nous avons pu le constater au cours des siècles précédents, des juifs.
Toute hypothèse, et quel que soit l’état de notre réflexion, l’acte est inacceptable.
Même si il y a échec de la famille, en termes d’éducation, échec de l’éducation nationale, échec de la société, rien ne peut justifier cette barbarie.
Pas même la religion !
Nous sommes à l’heure de la globalisation où les hommes et les femmes échangent entre eux.
On peut avoir des convergences avec les uns et les divergences avec les autres.
On peut les exprimer, par des manifestations, autour d’une table, de manière démocratique.
Mais cela est inacceptable.
Il reste que les délinquants de ce genre doivent être, lorsqu’on les prend vivants, très sévèrement punis.
Et ce n’est certes pas avec notre ministre de la justice que cela va être le cas.