Oui, la paix est possible sur la terre de Jérusalem.  

Posted on 26 Oct 2015 | 0 comments


Un ami vençois vient de me donner la copie d’un article écrit par Amira Hass, le 9 octobre dernier dans le journal « Haaretz », de Jérusalem. Et cette lecture m’a remis en mémoire une interview que j’ai réalisée, en 2010,  de Yaïr Auron, Professeur d’histoire à l’Université de Jérusalem.

Ces deux documents m’amènent à une réflexion que je voudrais proposer, au sujet des évènements qui se produisent actuellement sur la terre de Jérusalem. Mais je reprends d’abord les deux documents en question dans l’ordre chronologique.

En 2010, voici, en résumé, ce que me disait Yaïr Auron : « Les Israéliens, aujourd’hui, sont fatigués, qu’ils soient d’origine juive, comme c’est mon cas, ou qu’ils soient d’origine arabe, comme nombre de personnes que je connais. Il faut que les pays d’Europe nous aident à créer cet Etat Palestinien dont nous avons tous besoin, même si le gouvernement d’Israël, aujourd’hui, n’en veut pas. Parce que, sans cet Etat Palestinien, il ne peut pas y avoir de paix durable entre les Juifs et les Arabes de Palestine. »

 

Voici maintenant, en octobre 2015,  ce que nous dit Amira Hass, dont je précise qu’elle est née à Jérusalem, en 1945, d’un père et d’une mère qui avaient échappé à la Shoa : « Les palestiniens se battent pour leur vie, Israël se bat pour l’occupation. La plupart du temps, il s’agit d’une guerre unilatérale, conduite par nous (Israël) pour amener les Palestiniens à dire « oui » au maître, merci beaucoup de nous laisser en vie dans nos réserves. » Et  Amira Hass ne semble pas envisager la possibilité d’ une issue à cette situation, qu’elle présente pourtant comme particulièrement grave.

 

Pour ma part, voici la réflexion que je souhaite présenter : à ma modeste place de lointain spectateur de ce conflit, je crois que les Israéliens et les Palestiniens disposent d’un moyen efficace pour trouver le chemin de la paix. Ce moyen, c’est la création d’un Etat Palestinien digne de ce nom, sur le territoire de la Cisjordanie.

 

Il s’agit, bien sûr, de ce que demande la majorité des Palestiniens. Mais  il faut aussi souhaiter que les Israéliens comprennent, de leur côté, que l’avenir d’Israël, et même la survie de ce pays, dépend de la création de cet Etat Palestinien.

 

En effet,  ce que j’appelle un Etat Palestinien digne de ce nom, ce serait une structure politique dotée d’une autorité réelle sur ses habitants, légitimée par des élections démocratiques et appuyée sur une force intérieure capable de faire respecter ses décisions. L’ONU est en mesure de permettre une telle réalisation si un nombre suffisant de ses membres en fait la demande.

 

Oui, la création d’un véritable Etat Palestinien comblerait ce qui apparaît aujourd’hui, comme un vide. Il faut bien reconnaître, en effet, que, depuis sa création, l’Autorité Palestinienne, dirigée par Yasser Arafat, puis par Mahmoud Abbas, n’a jamais été en mesure de contrôler les divers évènements qui se manifestent sur le territoire qu’elle est censée gérer. Prenons un exemple, parmi d’autres : ce que l’on a appelé, en août 2014, la « guerre de Gaza » . Les « scuds » qui partaient de ce territoire en direction d’Israël étaient le fait de tireurs qui étaient libres de leur action et sur lesquels Mahmoud Abbas n ‘avait, à l’évidence, aucun pouvoir. On peut dès lors comprendre que l’Etat d’Israël, faute de pouvoir réclamer utilement l’arrêt de ces agressions, ait riposté avec des bombardements qui étaient, d’ailleurs, aussi inutiles que meurtriers.

 

De même, ce à quoi l’on assiste aujourd’hui, à savoir cette sorte de guerre des couteaux et des kalachnikovs, est à la fois l’expression du désespoir d’une population, et le résultat d’une situation que l’ « Autorité Palestinienne » n’a pas les moyens de contrôler. Et cette situation est aussi dangereuse pour l’avenir des Israéliens que pour celui des Palestiniens.

 

Répétons-le : seul un Etat Palestinien réellement maître de son territoire peut assurer un contrôle efficace de ses citoyens, et permettre ainsi la sécurité de son voisin, Israël.  Il est donc urgent de travailler à sa création.

 

 

Je me tiens à la disposition de ceux qui jugeraient utile de donner leur avis, et de présenter éventuellement une proposition concernant ce travail pour la paix sur la terre de Jérusalem.

 

Pierre Marchou

 

 

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