LE MONDE A BESOIN DE LA PAIX

Posted on 17 Août 2017 | 0 comments


Le 29 novembre 1947, l’O N U a décidé la création, en Palestine, de deux États, l’un pour les Juifs, l’autre pour les Arabes.

Certes, il faut bien reconnaître qu’il y avait là, de la part d’une organisation mondiale, un acte d’ingérence dans le sort des pays du Moyen-Orient. Mais il est permis de penser que cette ingérence était justifiée par la nécessité de créer, au lendemain de la guerre mondiale, les conditions d’un équilibre acceptable pour la cohabitation des communautés juives et arabes de cette région.
Le 15 mai 1948 était créé l’État d’Israël par les Juifs.
Cette même année, l’ensemble des États arabes, voisins d’Israël, tentaient une invasion armée de cet État dans la claire intention de le rayer de la carte. Cette guerre s’est terminée en 1949 par la défaite des armées arabes.
Les combats ont chassé de leur terre plus de 700.000 Palestiniens qui se trouvent encore aujourd’hui cantonnés dans des camps de réfugiés au Liban, en Jordanie, en Syrie, dans la bande de Gaza, et en Cisjordanie. La population de ces camps de réfugiés dépasse aujourd’hui, soixante dix ans après leur création, le chiffre de 4 millions. 
Dès 1948, a été créée, à l’initiative de l’ONU l’ « Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le proche-orient » (UNRWA : United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East). Il s’agit d’ un programme de l’Organisation des Nations unies créé pour apporter de l’aide aux réfugiés palestiniens dans la Bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Son but est de répondre aux besoins essentiels des réfugiés palestiniens en matière de santé, d’éducation, d’aide humanitaire et de services sociaux.
Le mandat de cet organisme, qui devait être temporaire, a été constamment renouvelé par l’Assemblée générale des Nations unies. Le mandat a été prolongé jusqu’au 30 juin 2017.L’UNRWA dispense ses services dans 59 camps. Il est de loin la plus grande agence des Nations unies, avec un personnel de plus de 25 000 personnes, dont 99 % sont des réfugiés palestiniens recrutés localement et œuvrant comme enseignants, médecins ou travailleurs sociaux. Le budget annuel de l’ UNRWA est d’environ 550 millions de dollars.
 À ce jour, plusieurs tentatives pour résoudre le problème du partage de la terre entre Juifs et Arabes ont été tentées. Notons quelques unes d’entre elles :

Le 13 septembre 1993 : signature à Washington, entre le gouvernement d’Israël et l’OLP d’un accord, dit « Oslo 1 » , sur une autonomie palestinienne transitoire de 5 ans. Cet accord n’a pas été appliqué.
Le 4 novembre 1993, Yitzhak Rabin qui était alors le Premier Ministre de l’État d’Israël prononçait un discours en faveur de la paix, sur la place de Jérusalem qui, aujourd’hui, porte son nom. Il était assassiné à la fin de son discours.
Le 28 septembre 1995, le gouvernement d’Israël et l’OLP signaient un nouvel accord, « Oslo 2 », qui n’aura pas, non plus, de résultat.
Depuis 1949, la violence n’a cessé de se manifester sur le territoire qui doit accueillir l’État Palestinien, la Cisjordanie.
Force est de constater que la Cisjordanie n’est pas gérée par un véritable État, pourvu de l’autorité légitime et du pouvoir nécessaire à la gestion normale de ce territoire. À titre d’ exemple, on peut noter la création illégale d’ensembles immobiliers, qualifiés de « colonies », par des citoyens israéliens entrés en Cisjordanie. L’ « Autorité Palestinienne », qui est actuellement en place, ne dispose pas des moyens susceptibles d’empêcher la création de ces « colonies ». Elles ont provoqué des réactions violentes de la part des Palestiniens qui habitent cette région.
 Mais, encore une fois, l’ « Autorité Palestinienne » n’a pas les moyens d’assurer le maintien de l’ordre en Cisjordanie.
 Ce territoire est devenu aujourd’hui un lieu de violence quasiment incontrôlé.
 Il est clair que seule une action de l’ONU est susceptible de mettre fin à cette situation particulièrement dangereuse, en imposant, avec l’appui d’une force armée internationale, la création d’un État palestinien au sens plein de ce terme. Un État qui ait les moyens nécessaires pour faire respecter son autorité sur le territoire de Cisjordanie. 

La Cisjordanie est la seule terre susceptible d’accueillir aujourd’hui les réfugiés Palestiniens disséminés au Liban, en Syrie, en Jordanie, à Gaza et en Cisjordanie. Cela suppose, bien sûr, que la Cisjordanie devienne le lieu du futur État palestinien. Rien ne devrait s’opposer à cet évènement. À condition, bien sûr, que la collectivité des nations, c’est à dire l’ONU, reconnaisse la Cisjordanie en qualité d’État Palestinien, et apporte le soutien politique et financier nécessaire à cet État. 
À cet égard, il est permis de penser que les moyens importants dont dispose l’UNRWA pour subvenir aux besoins des réfugiés palestiniens puissent être mis, progressivement, à la disposition du futur État Palestinen, quand il accueillera le retour des réfugiés cantonnés aujourd’hui les camps cités plus haut.Mais, aujourd’hui, un grave danger se présente. Si la société internationale – l’ONU en l’occurrence – n’intervient pas rapidement pour créer en Cisjordanie un État capable de gérer pacifiquement la vie des Palestiniens, on peut craindre que le territoire incontrôlable qu’elle est déjà aujourd’hui devienne le lieu de naissance d’un conflit mondial, dans le cadre des tensions dangereuses qui affectent d’ores et déjà le Moyen-Orient. 

On peut se permettre de le dire : évoquer le risque d’une guerre vaut mieux que courrir le risque d’en subir le drame. Les Français, en 1939, n’avaient pas tous, loin de là, conscience d’être au bord de la guerre. Et pourtant, ils l’étaient.
Aujourd’hui, une décision du Conseil de Sécurité de L’ONU en date du 23 décembre 2016 ouvre à nouveau la voie à la création d’un État Palestinien . Il s’agit de la résolution 2334, adoptée avec 14 voix pour, zéro contre, et une abstention, celle des Etats-Unis.

Cette résolution est susceptible de satisfaire à la fois la population Israélienne et la population Palestinienne. Elle permet en effet la mise en présence, côte à côte, de deux Etats dignes de ce nom.

Le premier existe, répétons-le, c’est Israël. Il s’agit là d’un pays capable, à l’évidence, de gérer démocratiquement sa vie interne et ses rapports avec le monde extérieur.
Le second État reste à créer : la Palestine. Cet Etat doit se voir doté des moyens économiques et sécuritaires capables d’en faire un voisin pacifique d’Israël. Il appartient à l’ONU de mettre en oeuvre cet objectif, avec le concours de la population Palestinienne qui est à la fois désireuse de cette démarche, et capable de la mener à bien.
Il est évident, encore une fois, que seul un État digne de ce nom est en mesure d’assurer à son voisin, Israel, la sécurité dont il a légitimement besoin. Il faut permettre la naissance, et aider le développement de cet État démocratique.
Et ce processus sera l’application , certes bien tardive, de la résolution de l’ONU en date du 29 novembre 1947. 
Il est évident, en tout état de cause, que les Israéliens et les Palestiniens aspirent profondément à une paix durable, dont ils ont le même besoin. 

Vence, à sa modeste place, doit les aider à servir la paix dont nous avons besoin, nous aussi.

Pierre Marchou
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