Charles Mingalon, le grand-père maternel d’Anne, mon épouse, et René Marchou, le frère de mon père, sont « morts au front » pendant ce que l’on appelle « la grande guerre ». Le premier en 1914. Le second en 1916.
En ce 11 novembre 2013, j’ai pensé à eux.
Et j’ai pensé aussi à la rencontre internationale qui venait de se dérouler à Genève. Elle n’était pas sans rapport avec la commémoration du 11 novembre, puisqu’elle avait pour objet de trouver une réponse au litige qui oppose l’Iran aux puissances nucléaires du monde actuel.
Cette rencontre portait sur une négociation visant à faire en sorte que l’équipement nucléaire de l’Iran ne débouche pas sur la fabrication d’une arme atomique par ce pays. Le 10 novembre 2013, après plusieurs jours de discussions, les partenaires de cette rencontre ne sont pas parvenus à un accord. Ils ont convenu de se réunir à nouveau, à Genève, le 20 novembre.
Les participants étaient, d’un coté, ce que l’on appelle le groupe
Rappelons que le groupe « P 5 + 1 » se compose des cinq membres du Conseil de Sécurité de l’O N U (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et de l’Allemagne. Ce groupe, du fait même de sa composition, semble en situation de représenter l’ensemble des états qui disposent de ce que l’on appelle la puissance nucléaire. Le Pakistan, qui, aujourd’hui, dispose de cette même puissance nucléaire, ne fait pas partie du groupe
Revenons maintenant à l’objet des négociations. « Le Monde » daté des 10/11 novembre 2013 a donné un résumé acceptable de la rencontre
“Les propositions iraniennes sont plus précises. Il y a une réelle dynamique, mais il y a encore beaucoup de problèmes à régler.” Et, plus loin, on lit dans le même article du “Monde” : “La France a fait comprendre qu’elle attend des clarifications sur trois points essentiels: la construction du réacteur à eau lourde d’Arak, susceptible de produire du plutonium utilisable pour une arme atomique, le sort qui serait réservé aux 186 kilos d’uranium déjà enrichi par l’Iran à 20 %, seuil critique pour une éventuelle utilisation militaire, et enfin la question des “perspectives d’enrichissement à long terme” selon les termes d’un membre de la délégation.”
Les négociations ont repris, le 20 novembre, toujours à Genève.
Au fond, la question se pose de savoir si un état peut mettre en œuvre une utilisation de l’énergie nucléaire sans que cette utilisation ne débouche sur la possibilité de fabriquer une bombe atomique. Il ne semble pas que la chose soit possible . Et il y a donc peu de chances que les craintes manifestées par la France et ses autres partenaires puissent être valablement apaisées. Sauf si l’Iran acceptait de confier au groupe des
Il est peut-être utile, en tout cas, de se pencher sur les conditions dans lesquelles les négociations actuelles ont été engagées. Il faut observer que les participants à cette négociation n’ont pas tous le même statut. D’un coté, dans le groupe des
Le groupe des
En tout état de cause, il semble difficile, aujourd’hui, d’interdire à un état le libre accès au développement de l’énergie nucléaire. Et comme le développement de cette énergie peut bel et bien déboucher sur la fabrication de l’arme atomique, il devient nécessaire de statuer sur les moyens d’empêcher son utilisation. Et ces moyens doivent relever d’une autorité internationale, capable de gérer légitimement les intérêts de tous les pays du monde.
Il se trouve que cette autorité existe. C’est l’ONU.
Voici donc ce qui devrait, d’ores et déjà, être négocié, entre tous les pays du monde : la mise sous tutelle de l’arme nucléaire, confiée à une autorité internationale incontestable et incontestée : l’ONU.
On peut objecter que cette démarche a, pour l’instant, peu de chances d’être acceptée par les états qui, aujourd’hui, peuvent utiliser à leur gré l’arme atomique. Comment, en effet, les amener à renoncer à la possibilité de faire librement usage de cette arme redoutable ?
Cette tâche sera, certes, difficile. Mais il faudra bien leur faire admettre à tous ces états, et à tous les citoyens de ces états, que, si on laisse à un état la liberté de détenir l’arme nucléaire, il y a, hélas, une forte probabilité qu’une bombe atomique soit un jour lancée. Et – pardon pour ce propos alarmiste – il faut bien voir ceci : riposter à une première bombe atomique par une autre bombe atomique n’est pas forcément une bonne réponse. Car cette “réponse” pourrait être susceptible d’amener la fin du monde.
Pour conjurer la fin qui le menace, le monde doit redécouvrir qu’il est un.
Il revient à tous les hommes de bonne volonté d’aider notre monde à redécouvrir cette unité.
On apprend ce 24 novembre 2013, qu’un accord est intervenu, ce matin, à Genève. Il s’agit, peut-être, d’un premier pas vers cette unité du monde, dont il est, au moins permis de rêver.
Pour que le rêve devienne réalité, chaque homme de bonne volonté doit être attentif à ce qui se passe. Oui, désormais, tout se passe sous ses yeux. Il se doit de les garder bien ouverts.
Pierre Marchou
25 novembre 2013
C’est exactement ça: des pays exigeants de renoncer à ce à quoi ils ne veulent pas renoncer eux même. Malgré le danger de l’utilisation du nucléaire, et nous en avons la preuve très concrète avec le drame de FUKUSHIMA qui a mis désormais notre vie en suspens, ce terrible événement devrait suffire comme prise de conscience, non?
Ça me fait penser, si je peux me permettre la comparaison, à des parents qui fument et ne veullent pas que leur enfant fasse de même!
25 novembre 2013
J’apprécie ton point de vue.
Le triste pouvoir des uns face à la violence retenue des autres.
Quel est le plus absurde?
Celui qui dit : » faites ce que je dis , mais pas ce que je fais. »
Ou celui qui dit : » si tu es mauvais pourquoi ne je serais-je pas? »
Tout pouvoir a besoin d’un contrôle supérieur, collégial, autonome autrement dit :
Objectif, Neutre, Universel .