Je viens de recevoir un cri, un cri d’amour. Je crois que c’est le Monde qui me l’adresse, qui nous l’adresse.
Il me semble que le Monde a chargé ma chatte Roukkie de me faire entendre son cri. Je viens de passer un moment avec elle, dans le jardin de notre maison.
Et je maintiens que je viens de recevoir un cri d’amour du Monde, exprimé de façon bien étonnante, je le reconnais, par ma chatte.
Comment j’ose parler de « cri d’amour »? Je dois dire que je ressens quelque chose qui vient du monde et que je perçois comme un besoin d’être aimé. Aimé pour sa beauté surprenante, pour sa générosité qui, elle aussi est quelques fois inattendue. Comment ne pas entendre les mots chaleureux que nous souffle, parfois, une vague dans la mer, ou le soleil couchant qui, un soir, nous glisse un signe d’amitié?
Je dois reconnaître qu’il serait peut-être audacieux de ma part, de prétendre jouer un rôle dans le dialogue entre le Monde et les hommes. Je ne peux faire valoir aucun argument qui pourrait justifier une telle ambition. Mais il n’en reste pas moins que je vis une situation qui, même si elle me dépasse, s’impose à moi : le besoin de reconnaître quelque chose qui me fait du bien, sans que je comprenne pourquoi, et comment elle me fait du bien.
Pierre Marchou