6 juillet 2017.   Ce que me disent trois « Baous »

Posted on 9 Juil 2017 | 0 comments


Ce 6 juillet 2017 à 18 heures, je regarde, de ma fenêtre, les trois Baous qu’éclaire une belle lumière du soir : le Baou de Vence, le Baou des Blancs, et le Baou de Saint-Jeannet. 
Et je me demande comment et pourquoi j’ai, sous les yeux, ce splendide spectacle.
Oui, comment se fait-il que j’aie, devant moi, ces trois Baous?
Est-ce que quelqu’un les a créés?
Est-ce qu’ils se sont créés tous seuls?
J’ai tenté de lire des livres qui parlent des « origines du monde ». J’y trouve la description de processus complexes au cours desquels apparaissent – et, quelques fois, disparaissent – des corps célestes, parmi lesquels notre terre remplit un rôle modeste.
J’ai rencontré, aussi, un texte plus ancien : le « Timée » de Platon. Il s’agit d’un dialogue en présence de Socrate où le philosophe Timée fait clairement le choix d’un dieu créateur du monde. Et ce choix, il le présente, si j’ai bien compris, comme la seule explication possible de la création de ce monde :
«  Partons de ce principe que l’auteur de l’univers, étant bon et sans envie, a voulu que toutes choses fussent autant que possible semblables à lui-même, c’est-à-dire bonnes. C’est pour cela qu’il a fait passer le monde du désordre chaotique à l’ordre. Pour cela, il mit l’intelligence dans l’âme et l’âme dans le corps et fit du monde un animal doué d’une âme et d’une intelligence.» ( Platon, «Timée » , 360 avant J-C. ) 

On peut évidemment poser la question de savoir pourquoi l’on pourrait partir du principe selon lequel l’auteur de l’univers, « étant bon et sans envie, a voulu que toutes choses fussent autant que possible semblables à lui-même, c’est à dire bonnes. »
Je pense que cette question trouve peut-être une réponse positive dans le spectacle que nous offre le monde que nous avons sous les yeux.
J’ai eu, il y a un instant , ce spectacle devant moi, en regardant, depuis ma fenêtre, les trois Baous dont je viens de parler.
Quelque chose me dit, bien sûr, que le regard qui vient de m’être offert est une sorte de privilège.
C’est bien vrai. Mais j’ose dire que ce privilège est, d’une certaine façon, à la portée de tous. 
Certes la faim, le meurtre, l’injustice, le mensonge, pèsent lourdement sur les hommes d’aujourd’hui.
 Mais les hommes d’aujourd’hui ont aussi – comme nous à Vence – des « Baous » de toutes sortes dont la beauté invite à la bataille que nous avons tous à mener : dans le but de servir cette beauté, et de permettre sa victoire sur la faim, sur le meurtre, sur l’injustice, sur le mensonge. 
« Il y a de quoi faire ! », me dira-t-on.
C’est vrai, mais il faut y penser.

Pierre Marchou

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