Me voici de retour sur mon fil, pardon, sur mon blog.
J’apprends en effet, dans le Nice-Matin du 3 mars 2012, que notre Conseil Général demande désormais à la ville de Vence la somme de 980 000 € pour prix de la cession de l’ancienne gendarmerie de la rue Isnard.
Notre maire a fait part de sa déception.
Je dois dire que je la partage. Mais j’ai un peu de mal à m’en tenir à cette déception.
Je serais heureux que notre municipalité veuille bien vérifier si l’on ne pourrait pas trouver la trace, dans ses archives, d’un accord de principe du Conseil Général pour céder l’ancienne gendarmerie à notre ville dans conditions analogues à celles qui ont présidé à la cession par la ville au département du terrain sur lequel est aujourd’hui construite la nouvelle gendarmerie. En son temps, si je me souviens bien, la ville a cédé le terrain au département moyennant l’euro symbolique. Aujourd’hui, il peut paraître équitable que le Conseil Général cède l’ancienne gendarmerie au même prix : l’euro symbolique.
Anne Satonnet, la Conseillère Générale de notre canton – celui qu’on désigne sous le nom de « canton de Vence » – nous déclare qu’elle a « décidé », avec le Président de Conseil Général, que, désormais, il en coûterait près d’un million d’euros à Vence pour faire l’acquisition de l’ancienne gendarmerie.
Face à cette position semble-t-il assez claire, je crois qu’il appartient aux vençois:
– premièrement de vérifier si aucun engagement n’a été pris, naguère, sur une éventuelle cession gratuite à la commune,
– deuxièmement d‘apprécier l’argument de Madame Satonnet selon lequel, si j’ai bien compris, le Conseil Général se serait déjà montré suffisamment généreux avec Vence en dépensant pour notre ville les huit millions d’euros qu’a coûté la gendarmerie; il n’aurait pas, en conséquence, à nous faire cadeau de l’ancienne gendarmerie, même si, il y a peu de temps, notre commune a donné gratuitement le terrain sur lequel a été construite la nouvelle gendarmerie.
Je rappelle que c’est l’état français qui a décidé, en 2005, de confier à la gendarmerie nationale la responsabilité de notre sécurité. J’observe, pour ma part, que cette décision a été une bonne chose. J’observe que c’était dès lors à l’état, dans l’exercice de ses responsabilités nationales, de loger convenablement les gendarmes.
En mettant gratuitement à la disposition du Conseil Général, pour le compte de l’état, un terrain pour y construire la gendarmerie, Vence a fait, à mon sens ce qu’il fallait.
Aujourd’hui, dans le cadre des responsabilités qui sont les siennes, notre ville souhaiterait installer un centre culturel qui nous est nécessaire dans les locaux de l’ancienne gendarmerie. Le Conseil Général, actuel propriétaire de ce local, pourrait peut-être se montrer, à son tour, coopératif.
J’ajoute que, à mon sens, ce n’est pas le Conseil Général qui a financé la construction de la gendarmerie comme le laisse entendre Madame Satonnet. Il n’en avait nullement la charge. Celle-ci revient à l’état.
Quant aux « loyers » évoqués, dans le Nice-Matin du 3 décembre, par Madame Satonnet, ils correspondent sans doute, à mon avis, aux intérêts d‘un emprunt consenti à l’état – j’ignore par quel organisme – pour financer la construction de la nouvelle gendarmerie.
Je termine en notant que les vençois, confrontés à la constatation de ce que les locaux de l’ancienne gendarmerie sont en passe de leur échapper, ont droit à un débat public sur ce sujet.
Nos élus (majorité et opposition comprises) doivent organiser ce débat, et faire en sorte que, malgré son apparente complexité, il soit clairement « décortiqué » et expliqué à tous. L’enjeu en vaut la peine.
Pierre Marchou
Ancien maire de Vence