« A la recherche de l’Ecole de Nice »

Posted on 7 Sep 2009 | 0 comments


 

C’est le titre d’un film que je suis en train de terminer.

Il s’agit d’une belle aventure, commencée en juillet 2000.

A cette date, une exposition, ouverte au « Centre d’Art Contemporain » de Carros célébrait les quarante années de carrière d’Alexandre de la Salle en qualité de patron de galerie d’art.

Ce dernier, ainsi que Frédéric Altmann, qui organisait l’exposition, m’ont proposé de filmer cet évènement.

J’ai accepté volontiers, compte tenu de ma sympathie pour les deux intéressés, ainsi que de l’intérêt que je portais – et que je porte toujours – pour plusieurs artistes que l’on rattache à ce qu’il est convenu d’appeler l’Ecole de Nice.

J’ai donc filmé leurs œuvres, exposées à Carros, ainsi que des interviews d’un certain nombre de ces artistes (Arman, Ben, Chubac, Fahri, Gilli, Nivese, Sosno, Venet, notamment).

Mon élection à la mairie de Vence a interrompu cette activité pendant sept ans. Il s’agit en effet, comme chacun sait, d’un travail passionnant, certes, mais particulièrement « prenant »…

En « retrouvant ma liberté », en 2008, j’ai également retrouvé mes « rushes » (une dizaine d’heures de prises de vues) dans mes tiroirs, ainsi que l’envie de reprendre cette réalisation.

Voilà que ce film se termine. Et cela dans des conditions nouvelles pour moi : je tournais jusqu’ici un film avec une petite équipe (caméraman, preneur de son), et, ensuite, j’en assurais le montage avec d’autres techniciens. En la circonstance, ne sachant pas très bien ce que le film allait devenir, j’en ai assuré seul le tournage, et, seul le montage. Aventure nouvelle, que seuls des outils, nouveaux eux aussi, permettent aujourd’hui: caméra numérique, logiciel de montage, ordinateur. Aventure intéressante au demeurant, car cela permet de faire un film comme on écrit un texte : à son rythme, en toute indépendance.

La première projection est pour bientôt.

On m’a demandé de rédiger un petit texte pour accompagner les invitations. Le voici :

« A la recherche de l’Ecole de Nice ».

Film documentaire de 64 minutes.

Ces gens de l’ « Ecole de Nice » nous invitent peut-être à porter un regard autre sur l’artiste, qui ne serait plus, à titre principal, le détenteur d’un savoir-faire précieux, voire inégalable, mais qui aurait pour principale caractéristique d’être possédé du besoin de créer, de faire valoir cette capacité essentielle de faire quelque chose de personnel, d’apporter un complément inédit à la construction du monde. Et, par là, de nous inviter à en faire de même. Car l’artiste, si l’on considère son talent, est susceptible de décourager notre désir de faire quelque chose. Alors que, si l’on prend avant tout en compte son « culot », il nous provoque et nous invite au jeu de la création.

Et cela se passe à Nice, dans les Alpes-Maritimes !

Notre « pays » a d’ores et déjà le pouvoir de nous suggérer, par ce qu’il est aujourd’hui, ce qu’il peut devenir demain. Non pas une Métropolis concentrationnaire, ni une banlieue sans saveur, mais un lieu de vie exemplaire, installé dans notre magnifique cadre naturel, entre mer et montagne.

La beauté des sites, la juxtaposition paradoxale de l’ancien et du moderne, le commerce toujours renouvelé de la couleur locale avec le folklore international, les grands chantiers qui s’annoncent, sont autant de raisons d’écouter l’invitation que nous adressent les artistes de l’Ecole de Nice à créer.

Ils nous disent que le monde n’existe que parce qu’il y a des gens qui continuent de faire.

Et voilà que, sans m’y attendre, je me vois renvoyé au projet qui est à l’origine de ce blog, qui s’intitule, je le rappelle : « 06 demain ».

A cet égard, je ne résiste pas à l’envie de vous donner à lire, pour finir, les lignes suivantes :

« L’humanité gémit, à demi écrasée sous le poids des progrès qu’elle a faits. Elle ne sait pas assez que son avenir dépend d’elle. A elle de voir d’abord si elle veut continuer à vivre. A elle de se demander ensuite si elle veut vivre seulement, ou fournir l’effort nécessaire pour que s’accomplisse, jusque sur notre planète réfractaire, la fonction essentielle de l’univers qui est une machine à faire des dieux».

Henri Bergson « Les deux sources de la morale et de la religion» ( P U F éd. p. 338).

Bien cordialement.

Pierre Marchou

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