Posted on 20 Juin 2019 | 0 comments


Les deux yeux d’un petit poisson.

Je reviens sur un souvenir que j’ai, naguère, déjà évoqué.

Il y a quelque temps, nous étions, mon épouse et moi, en train de déjeuner dans un petit restaurant en bord de mer. Nous avions commandé une friture de poissons. La friture était bonne.

Et voilà que je regarde, dans mon assiette, un des petits poissons frits. De la tête jusqu’au bout de la queue, il mesure environ 6 ou 7 centimètres. Je distingue ses deux yeux. Je constate qu’ils ressemblent tout à fait à mes propres yeux, même si ils sont bien plus petits que ces derniers.

Et je mange avec plaisir mon poisson frit…

Aujourd’hui, en évoquant à nouveau ce souvenir, je m’interroge sur le comportement qui a été le mien. Je venais en effet de constater une sorte de similitude entre ce poisson et moi. Et j’avais mangé avec plaisir le corps de cet être qui me ressemblait pourtant de bien près. N’y avait-il là, de ma part, un certain manque de logique? J’avoue avoir du mal à répondre à cette question.

J’observe, en outre, qu’une autre remarque aurait pu me venir à l’esprit : notre ressemblance, entre le poisson et moi, est peut-être susceptible de suggérer que nous avons, malgré nos différences, un même auteur?

Oui, il faut bien reconnaître qu’une friture de poisson peut – pourquoi pas?- poser à ceux qui s’en régalent des questions inattendues.

Pierre Marchou

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