Je viens de lire un texte d’Albert Einstein qui s’intitule : « Comment je vois le monde. » (1) Et j’attends de prendre connaissance du texte de l’encyclique « Laudato si » rédigée par le pape François.
Voici ce que me dit Einstein : « Ma condition humaine me fascine. Je sais mon existence limitée et j’ignore pourquoi je suis sur cette terre, mais parfois je le pressens. Par l’expérience quotidienne, concrète et intuitive, je me découvre vivant pour certains autres, parce que leur sourire et leur bonheur me conditionnent entièrement, mais aussi pour d’autres hommes dont, par hasard, j’ai découvert les émotions semblables aux miennes. Et, chaque jour, mille fois, je ressens ma vie, corps et âme, intégralement tributaire du travail des vivants et des morts. Je voudrais donner autant que je reçois et je ne cesse de recevoir. »
Et, un peu plus loin : « J’éprouve l’émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, il suscite l’art et la science. »
C’est sans doute le propre d’un génie, comme Einstein, que d’avoir des paroles dont je peux dire que chacun pourrait les prononcer. Pour ma part – pourquoi le taire? – c’est l’émotion que j’éprouve devant le mystère de la vie qui m’a poussé à tenter de parler, dans mon « roman-film », de la nécessité de travailler pour la paix à Jérusalem (1) .
Car « le beau et le vrai » du monde, je les rencontre, presque chaque matin. Et ils me donnent envie de faire, à ma modeste place, quelque chose pour le sauver, ce monde.
Et je continue de cheminer avec Einstein : « L’esprit scientifique, puissamment armé en sa méthode, n’existe pas sans la religiosité cosmique. Le savant, convaincu de la loi de causalité de tout évènement, déchiffre l’avenir et le passé soumis aux mêmes règles de nécessité et de déterminisme. Sa religiosité consiste à s’étonner, à s’extasier devant l’harmonie des lois de la nature, dévoilant une intelligence si supérieure que toutes les pensées humaines et toute leur ingéniosité ne peuvent révéler, face à elle, que leur néant dérisoire. Indubitablement, ce sentiments se compare à celui qui anima les esprits créateurs religieux dans tous les temps. »
Là, je rêve, et je me permets d’imaginer que j’ai Albert Einstein devant moi. Je lui dis : « Avec le pape François, vous avez, nous avons aujourd’hui, un nouvel esprit créateur religieux tel que vous l’avez naguère évoqué. »
Et mon dialogue imaginaire – excusez-moi du peu – se poursuit.
Einstein : « L’effrayant dilemme de la situation politique actuelle s’explique par ce péché d’omission de notre civilisation : sans culture morale, aucune chance pour les hommes. La valeur morale ne peut pas être remplacée par la valeur intelligence et j’ajouterai : Dieu merci! »
Eh bien, j’ose le dire : le peu que je sais, en ce 18 juin 2015, de l’encyclique « Laudato si » est une pleine et forte réponse à l’attente qu’Einstein a exprimée, naguère, de façon très claire.
Je me contenterai de citer le journal « Le Monde » daté du 17 juin 2015, à propos de l’encyclique précitée : « La crise environnementale et climatique est profonde, et le pape François en appelle à « toute la famille humaine », croyants ou non, catholiques ou autres, à joindre leurs efforts pour la surmonter et engager un changement radical de style de vie, de production et de consommation. »
Pour ma part, j’ai le sentiment de ce que, tout d’un coup, un vide est peut-être comblé. Notre monde se voit proposer l’adoption d’une valeur spirituelle bien connue, certes, mais bien peu pratiquée : la générosité.
Je me réjouis à l’idée de lire, bientôt, avec vous, l’encyclique « Laudato si ».
Pierre Marchou
(1) Albert Einstein « Comment je vois le monde » Flammarion. (2) « Est-ce que Vence et Jérusalem ont quelque chose à se dire? » Roman-film à voir dans le site internet « 06demain.fr ».
19 juin 2015
Cher Pierre , tout à fait d’accord avec ta perception de la position d’Albert E. sur le miracle de l’existence dans l’univers et la divinisation qui permet d’en différer l’explication…
Un sujet de réflexion bien utile dans mon désert landais.
Et merci de si bien utiliser la langue française, un autre acte de générosité
de plus en plus rare………..